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7 mars 2000

L’Internet à la Télé

De l’écran publicitaire à celui de l’ordinateur, il n ’y a qu’un pas. Mais cette distance infinitésimale a été, très récemment, franchie par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA). Dans un communiqué de presse publié le 22 février 2000, la Haute autorité a indiqué que « les activités des sites Internet constituaient un secteur économique nouveau et spécifique, et qu’à ce titre les restrictions d’accès à la publicité télévisée prévues par l’article 8 du décret n°92-280 du 27 mars 1992 (...) ne devaient pas leur être appliquées.  ». Cet article précise qu’« Est interdite la publicité concernant d’une part, les produits dont la publicité télévisée fait l’objet d’une interdiction législative et, d’autre part, les produits et secteurs économiques suivants : boisson comprenant plus de 1,2 degré d’alcool ; édition littéraire ; cinéma ; presse ; distribution.  ».

Ainsi, par un simple communiqué, le CSA a réussit à déclencher les foudres de beaucoup d’acteurs présents sur le net. Tout d’abord, il faut remarquer qu’il s’agit en l’espèce de la première manifestation d’autorégulation opérée par un acteur public à propos de l’Internet. Ensuite, le plus frappant est sans nul doute la pratique créée qui est totalement contra legem. En effet, le décret interdit la publicité à la télévision en faveur certains secteurs d’activités. C’est en raison de cette disposition qu’il est impossible de voir dans notre petite lucarne, des écrans publicitaires ventant les mérites d’enseignes renommées de la distribution comme Carrefour, Auchan, Casino, ou, incitant les téléspectateurs à se rendre dans les salles de cinéma.

Pourtant, le CSA a tout simplement levé cette interdiction à propos des sites Internet. Ainsi, il serait possible de faire de la publicité à la télévision pour "carrefour.fr" mais pas pour "carrefour" ou, de la même manière pour "LaPlage.com" et non pas pour La Plage, dernier "chef d’oeuvre monumental" avec Di Caprio en tête d’affiche. On remarque immédiatement l’incohérence du système. En autorisant la publicité pour les sites Internet, la publicité pour les secteurs d’activités apparaîtra de manière incidente. Conscient de ce problème, le CSA a indiqué dans un second communiqué en date du 29 février 2000 que «  Le Conseil tient à définir dans la plus large concertation les conditions d’application aptes à éviter (...) toute publicité indirecte ou déguisée pour les secteurs qui demeurent interdits d’accès à la publicité télévisée.  ».

Ainsi, il semblerait qu’une situation très originale soit créée en France. Prenons le cas de la distribution, Carrefour ne peut pas faire directement de publicité et ne pourrait pas non plus réaliser une telle promotion au travers de son site Internet "carrefour.fr". Il faudra donc que chaque grand distributeur qui installe sur le web un système de e-commerce détermine une nouvelle enseigne propre. Tel est le cas par exemple de "Houra.fr" qui est la progéniture de Cora, autre géant français de la distribution.

Il intéressant de relever enfin que cette situation va être susceptible de créer de nombreuses distorsions entre les entreprises, entre celles d’une part qui ont déjà mis en place un véritable web indépendant et autonome par rapport à son enseigne et, les autres. C’est notamment en raison de ces difficultés qu’une large concertation vient d’être lancée par le CSA afin de réparer les blessures causées par sa décision initiale.

 


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