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2 mars 2000

Les multiplexes en question

Les cinémas ont peur. En effet, dorénavant à la périphérie des villes commencent à pousser comme de véritables champignons ces fameux multiplexes qui proposent aux cinéphiles la possibilité d’assister à une projection dans une salle véritablement aménagée pour eux. Seulement en raison des services et de la qualité proposés à leurs clients, ces multiplexes commencent à grignoter sévèrement la fréquentation des salles plus traditionnelles. C’est pourquoi, afin de sauvegarder le cinéma d’antan, la Ministre de la Culture a chargé M. Delon [rien à voir avec l’artiste] de réaliser un rapport sur cette situation. Dans cette analyse qui vient juste d’être remise à la Ministre, le rapporteur fait plusieurs propositions qu’il convient d’étudier.

Tout d’abord, il a proposé de recentrer et de renforcer les aides aux salles qui remplissent une mission de service public, soit par la diversité et la qualité de la programmation et le dynamisme de leur politique d’animation culturelle, soit par la fonction de salle de proximité que leur confère leur situation géographique et une politique spécifique à l’égard des publics. L’objectif principal est d’inciter ces salles à offrir rapidement une alternative aux multiplexes. En clair, il s’agirait essentiellement d’aider au maintien des salles d’Art & d’Essai ainsi que les salles de proximité en zone rurale et périurbaine.

Ensuite, la seconde proposition importante est celle en faveur d’une information du public et des tiers. En effet, la procédure actuelle précédant la création d’un multiplexe ne prévoit pas de dispositif permettant d’informer le public et les tiers et de recueillir le cas échéant leur avis. A cette fin, M. Delon préconise de recourir dans tous les cas à une procédure d’enquête publique portant sur les aspects économiques, sociaux et culturels. Enfin, tout un ensemble de propositions est fait dans le but de réformer les institutions et la procédure d’autorisation de la création ou d’extension des multiplexes. Ainsi, lorsqu’une demande est rejetée pour un motif de fond, le demandeur ne pourrait pas déposer de demande pour le même projet sur le même terrain pendant un délai d’un an.

Par ailleurs, les décisions de la CDEC [Commission Départementale d’Equipement Cinématographique compétente en la matière] pourront faire l’objet de recours notamment à la demande du Médiateur du Cinéma, Autorité Administrative Indépendante, chargé par la loi du 29 juillet 1982 d’une mission de conciliation préalable en cas de litiges relatifs à la diffusion en salle des oeuvres cinématographiques.

Voici donc, la liste des principales réformes. Mis à part le système d’aides, il est évident qu’il n’apporte aucune solution réelle au maux des cinémas traditionnels. Ce n’est parce que les salles d’Art & d’Essai bénéficieront d’aides de la part de l’Etat que ces dernières arriveront à attirer des cinéphiles en leur sein. Avant de tenter de limiter le déploiement des salles multiplexes, il semblerait nécessaire de repenser intégralement la politique française en matière de cinéma. C’est ce point de départ qu’il faut prendre sinon, aucune solution durable ne pourra être trouvée.

 


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