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27 janvier 2000

La grève et les tribunaux

Depuis quelques années, un changement de mentalité juridique se fait sentir au sein des employeurs et des grévistes. En effet, auparavant, la grève était un monde clos et les problèmes qui surgissaient à l’occasion d’un mouvement social, étaient étouffés rapidement. Mais, maintenant, ce n’est plus vraiment le cas. J’en veux pour preuve deux affaires décrites ci-dessous où la grève se déplace au sein des tribunaux français.

Le 4 octobre dernier, divers membres de la Confédération Générale des Travailleurs [CGT] avaient bloqués un TGV affrété par les patrons franc-comtois pour rejoindre une manifestation organisée par le MEDEF à Paris. A cette occasion, un militant syndical avait été légèrement blessé lors d’une altercation avec un patron. Traditionnellement, l’affaire en serait restée là. Seulement ce n’est pas le cas.

En effet, le secrétaire de l’union locale de la CGT, le secrétaire de la CGT à Peugeot-Sochaux et le responsable de la fédération CGT chargée de l’éducation et de la recherche ont été mis en examen pour entrave à la circulation des trains. L’audience qui a eu lieu la semaine dernière a permis au substitut du procureur de requérir 2000 FF d’amende contre les trois responsables ainsi, que 2000 FF contre Yves Pargot - le patron qui est accusé d’avoir giflé un manifestant.

La seconde affaire est plus récente. Du 13 au 24 décembre dernier, 80% du personnel de l’entreprise chargée des transports au sein de l’agglomération grenobloise était en grève afin de réclamer une augmentation de salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail. Qui dit 80% de grévistes, dit forcément, 20% de non-grévistes.

Mais cette fois-ci les débordements ont été plus violents. Un non-gréviste arriva un matin vers 5h00 aux portes d’un dépôt de bus afin de prendre son service. A son arrivée, il est pris à partie par des grévistes qui bloquaient l’entrée. Jusque là, rien d’étonnant.

Mais c’est à ce moment là que, pour répondre à l’agressivité des grévistes, le non-gréviste exhibe un couteau de plongée et un pistolet à gaz qu’il avait sur lui « pour répondre aux pressions, injures et quolibets » dont il faisait l’objet. Trois grévistes « profondément choqués par l’agression (et) suivis par des médecins » se sont constitués partie civile et ont déposé plainte pour violences avec arme, suivie d’une incapacité de plus de 8 jours. L’audience du tribunal a eu lieu hier et le jugement a été mis en délibéré.

Ainsi, la grève occupe de plus en plus les salles des tribunaux aussi bien à la suite de plaintes de la part des employeurs que des grévistes eux-mêmes. Elle, qui avait l’habitude de rester confidentielle, s’étale de plus en plus au grand jour. La face cachée de la grève se révèle enfin...

 


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