format pour impression
(imprimer)

DANS LA MEME RUBRIQUE :
Conseil d’Etat, 29 juillet 2002, n° 239718, Elections municipales de Sainte-Maxime
Conseil d’Etat, 9 octobre 2002, n° 240166, Elections municipales de Nice (Alpes-Maritimes)
Conseil d’Etat, 5 avril 2002, n° 244101, M. M.
Conseil d’Etat, 21 février 2000, BLACHERE
Conseil d’Etat, 24 novembre 2003, n° 256614, Elections municipales de Vallauris-Golfe-Juan et M. F.
Conseil d’Etat, Section de l’intérieur, 28 mai 2002, n° 368084, Avis "Disparition simultanée d’un candidat et de son suppléant"
Conseil d’Etat, 14 septembre 2001, n° 237208, M. Marini
Tribunal administratif de Besançon, 9 février 2001, n° 01-0204, Parti fédéraliste c/ Société nationale de Télévision France 3
Tribunal de grande instance de Paris, référé, 30 avril 2002, Fabrice G. et autres c/ SA IPSOS, SA CSA TMO, SA IFOP et BVA
Conseil d’Etat, 12 juillet 2002, n° 235912, Elections municipales de Châtillon-sur-Cluses




Conseil d’Etat, 29 juillet 2002, n° 239803, Elections municipales de Paris (12ème secteur)

Si, en vertu de l’article L. 3411-1 du code général des collectivités territoriales, le territoire de la ville de Paris recouvre deux collectivités territoriales distinctes, la commune de Paris et le département de Paris, et s’il est précisé au même article que "Les affaires de ces deux collectivités sont réglées par les délibérations d’une même assemblée, dénommée "conseil de Paris", ces dispositions n’ont eu ni pour objet, ni pour effet d’investir les membres de cette assemblée d’une double qualité, celle de conseiller municipal et celle de conseiller général, et de rendre applicables aux élections des conseillers de Paris les dispositions relatives aux élections des conseillers généraux.

CONSEIL D’ETAT

Statuant au contentieux

N° 239803

Elections municipales de Paris (12ème secteur)

M. Sanson
Rapporteur

M. Chauvaux
Commissaire du gouvernement

Séance du 24 juin 2002

Lecture du 29 juillet 2002

REPUBLIQUE FRANÇAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

Le Conseil d’Etat statuant au contentieux

(Section du contentieux, 5ème et 7ème sous-sections réunies)

Sur le rapport de la 5ème sous-section de la Section du contentieux

Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire, enregistrés les 7 novembre 2001 et 7 décembre 2001 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, présentés pour M. Vincent CASA ; M. CASA demande au Conseil d’Etat d’annuler le jugement du 5 octobre 2001 par lequel le tribunal administratif de Paris a rejeté sa protestation contre les opérations électorales qui se sont déroulées le 18 mars 2001 dans le douzième arrondissement à Paris ;

Vu les autres pièces du dossier ;

Vu le code général des collectivités territoriales ;

Vu le code électoral ;

Vu le code de justice administrative ;

Après avoir entendu en séance publique :
- le rapport de M. Sanson, Maître des Requêtes ;
- les observations de la SCP de Chaisemartin, Courjon, avocat de M. CASA et de la SCP Lyon-Caen, Fabiani, Thiriez, avocat de Mme Blumenthal,
- les conclusions de M. Chauvaux, Commissaire du gouvernement ;

Considérant que le tribunal administratif a répondu, contrairement à ce que soutient M. CASA, au grief tiré de ce que la mention du nom de M. Bertrand Delanoë sur les bulletins de la liste conduite par Mme Blumenthal lors des opérations électorales du 18 mars 2001 dans le 12ème secteur de Paris constituerait une manoeuvre ;

Considérant qu’aux termes de l’article L. 272 du code électoral : "L’élection des membres du conseil de Paris ( ...) et celle des conseillers d’arrondissement ont lieu dans les conditions prévues aux chapitres Ier et III du présent titre, sous réserve des dispositions ci-après" ; que si, en vertu de l’article L. 3411-1 du code général des collectivités territoriales, le territoire de la ville de Paris recouvre deux collectivités territoriales distinctes, la commune de Paris et le département de Paris, et s’il est précisé au même article que "Les affaires de ces deux collectivités sont réglées par les délibérations d’une même assemblée, dénommée "conseil de Paris", ces dispositions n’ont eu ni pour objet, ni pour effet d’investir les membres de cette assemblée d’une double qualité, celle de conseiller municipal et celle de conseiller général, et de rendre applicables aux élections des conseillers de Paris les dispositions relatives aux élections des conseillers généraux ; que, par suite, les dispositions de l’article R. 111 du code électoral, inséré dans le titre III du livre premier du code électoral relatif à l’élection des conseillers généraux, selon lequel "Les bulletins de vote ne peuvent comporter aucun nom propre autre que celui du ou des candidats", ne sont pas applicables à l’élection des conseillers de Paris et des conseillers d’arrondissement ; que, par suite, M. CASA ne peut utilement soutenir que la circonstance que les bulletins de la liste intitulée "Paris, changeons d’ère-Les verts avec Bertrand Delanoë conduite par Michèle Blumenthal" aient comporté de ce fait la mention du nom de M. Delanoë, qui n’était pas candidat dans le 12ème secteur de Paris, constituerait une violation de cet article ;

Considérant qu’en vertu de l’article L. 260 du code électoral, "Les conseillers municipaux sont élus au scrutin de liste à deux tours, avec dépôt de listes comportant autant de candidats que de sièges à pourvoir, sans adjonction ni suppression de noms et sans modification de l’ordre de présentation ( ...)" ; qu’aux termes de l’article L. 268 du même code, "Est nul tout bulletin qui ne répond pas aux conditions de l’article L. 260" ;

Considérant qu’il résulte de l’instruction que les bulletins de la liste conduite par Mme Blumenthal mentionnaient les noms des 30 candidats de cette liste, précédés d’un numéro d’ordre ; que la mention du nom de M. Delanoë dans l’intitulé de la liste n’était pas susceptible d’apparaître, en raison de la présentation typographique des bulletins de vote, comme étant celle d’un candidat ; que, par suite, le moyen tiré de la méconnaissance des articles L. 260 et L. 268 précités doit être écarté ;

Considérant que la mention du nom de M. Delanoë, qui n’était pas de nature à créer un doute sur l’identité exacte des candidats, ne saurait par suite constituer une man.uvre ayant porté atteinte à la sincérité du scrutin ;

Considérant qu’il résulte de ce qui précède que M. CASA n’est pas fondé à soutenir que c’est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Paris a rejeté sa protestation tendant à l’annulation des opérations électorales qui se sont déroulées le 18 mars 2001 dans le douzième secteur de Paris ;

Sur les conclusions tendant au remboursement des frais exposés et non compris dans les dépens :

Considérant qu’il n’y a pas lieu, dans les circonstances de l’espèce, de faire application des dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative et de condamner M. CASA à payer à Mme Blumenthal et à ses colistiers la somme qu’ils demandent au titre des frais exposés par eux et non compris dans les dépens ;

D E C I D E :

Article 1er : La requête de M. CASA est rejetée.

Article 2 : Les conclusions de Mme Blumenthal et de ses colistiers tendant à l’application des dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.

 


©opyright - 1998 - contact - Rajf.org - Revue de l'Actualité Juridique Française - L'auteur du site
Suivre la vie du site