« En 1999, justice est rendue aux victimes d’octobre 1961 »

Suite à une tribune dans le journal Le Monde dans laquelle Jean-Luc Einaudi écrivait que le massacre du 17 octobre 1961 avait été commis sous les ordres de Maurice Papon, ce dernier avait déposé plainte pour diffamation.

Vendredi, le Tribunal Correctionnel de Paris a débouté Maurice Papon de sa plainte. Le substitut avait requis le 12 février une peine de principe contre JL Einaudi. En outre, il avait estimé que M. Einaudi aurait pu être relaxé au bénéfice de la bonne foi si il s’était contenté de dire que cette répression avait été menée « sous la responsabilité de Maurice Papon » et non « sous ses ordres » car, M. Papon était à cette époque, ni le premier, ni le seul responsable de cette tragédie.

Le tribunal n’ pas suivi le substitut et a estimé que « dès lors que l’on admet que la version officielle des évènements de 1961 semble avoir été inspirée largement par la raison d’Etat - admissible, au demeurant, au regard de la situation de l’époque - et que l’extrême dureté de la répression d’alors doit appeler, de nos jours, des analyses différentes, qui n’excluent pas nécessairement l’emploi du mot "massacre", on ne saurait faire grief à un historien, auquel on ne conteste finalement pas le sérieux et la qualité de sa recherche, d’avoir manqué de "circonspection" lorsque, dans une formule conclusive (...), il qualifie rudement les faits et désigne sèchement un responsable ».

Ainsi, Maurice Papon a été débouté de sa demande en dommages-intérêts [ il demandait 1 millions de francs ].

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Citation : « En 1999, justice est rendue aux victimes d’octobre 1961 » , in Rajf.org, brève du 28 mars 1999
http://www.rajf.org/spip.php?breve10